
Le Tribunal populaire supérieur de Hô Chi Minh-Ville a rendu un jugement significatif en réduisant la peine de Truong My Lan, présidente du promoteur immobilier Van Thinh Phat Group, à 20 ans de prison. Ce verdict est intervenu suite à sa condamnation initiale à perpétuité pour „escroquerie“, ainsi qu’à des peines supplémentaires de 12 ans pour „blanchiment d’argent“ et 8 ans pour „transport transfrontalier illicite de devises“. Selon Le Courrier, le tribunal a confirmé le rôle central de Truong My Lan dans les crimes, tout en permettant une réduction de peine en raison de son remords et de ses tentatives pour réparer les préjudices causés.
Le parquet a réussi à récupérer des biens mal acquis d’une valeur de 8 billions de dôngs, soit environ 309,2 millions de dollars, et s’efforce de récupérer près de 15 billions de dôngs supplémentaires auprès d’autres organismes et particuliers. Malgré cette réduction de peine, Truong My Lan reste passible de la peine capitale, en raison d’une peine de mort prononcée lors du procès initial. Le tribunal a également souligné qu’elle est entièrement responsable de l’indemnisation des pertes liées aux émissions illégales d’obligations.
Peines confirmées et réduites pour d’autres accusés
En plus de Truong My Lan, 33 autres accusés ont vu leurs peines variées de 2 à 23 ans. Les peines de Vo Tân Hoàng Van, ancien PDG de SCB, et de Bùi Anh Dung, ancien président de SCB, ont été confirmées respectivement à 12 ans pour escroquerie et 10 ans, entraînant une peine de prison à perpétuité. Chu Nap Kee Eric, époux de Truong My Lan, a bénéficié d’une réduction de sa peine pour blanchiment d’argent, qui est désormais de 8 ans. D’autres inculpés aussi ont vu leurs peines réduites d’un à deux ans pour divers motifs, notamment des efforts pour réparer les préjudices.
Alors que l’affaire attire l’attention sur des questions de justice et de responsabilité, il est essentiel de considérer le contexte plus large de la criminalité au Vietnam. Selon OCIndex, le pays a été confronté à des défis importants en matière de criminalité organisée, y compris le trafic humain, en particulier des femmes et des enfants issus de minorités ethniques.Les réseaux criminels, souvent issus de recruteurs locaux ou même de membres de la famille, se sont professionnalisés et opèrent désormais à l’échelle transnationale, exploitant des canaux modernes de communication.
Le trafic humain a considérablement augmenté depuis la pandémie de COVID-19, exacerbé par des difficultés économiques qui poussent certains à des actes désespérés. Des femmes enceintes traversent la frontière vers la Chine pour vendre leurs bébés en quête de survie économique. Ces problèmes sont souvent compliqués par une absence de protection adéquate pour les victimes et une lutte continue contre la corruption et les failles du système judiciaire.
Un avenir incertain
La saisie des biens de Truong My Lan et de sa famille est en cours pour garantir l’exécution du jugement. La situation souligne la lutte du Vietnam pour faire face à des problèmes de criminalité complexe et systémique. Bien que des mesures aient été mises en place pour lutter contre le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers, des lacunes persistent, rendant le pays vulnérable à des activités illégales diversifiées.
Le cas de Truong My Lan et les conséquences de ses actes offrent un aperçu des défis plus larges du pays en matière de justice, de gouvernance et de sécurité. Alors que la société s’efforce de naviguer dans ces eaux troubles, la confiance du public dans le système judiciaire et la capacité de l’État à protéger ses citoyens demeurent des enjeux cruciaux à surveiller.